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Bovins vifs : nouvelle donne pour les exportations sur l’arc méditerranéen

La Turquie a multiplié par 5,6 ses importations de bovins vifs entre 2022 et 2023.

Si l’Algérie a fermé ses portes aux importations de bovins vivants français en 2023, la Turquie a ouvert les siennes en grand.

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Les échanges de bovins vifs sur le pourtour méditerranéen se sont réorganisés au cours des dernières années. Les politiques suivies dans les différents pays ont redirigé les flux d’animaux vivants, voire les ont presque arrêtés pour certains.

La Turquie rouvre ses portes

« Une chose qui saute aux yeux, c’est le poids de la Turquie dans les importations », s’étonne Maximin Bonnet, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage (Idele) (1). Historiquement, la Turquie importait des bovins maigres à engraisser, originaires d’Europe ou d’Amérique du Sud. Depuis les années 2020, ses commandes ont reculé pour laisser place à la viande turque dans la consommation intérieure.

« En 2023, la Turquie a de nouveau retourné sa veste, observe Maximin Bonnet. Pour pallier une pénurie de viande sur le marché national, la réouverture des importations de bovins vifs a été très forte. » Le nombre d’animaux importés a été multiplié par 5,6 entre 2022 et 2023, pour atteindre 657 000 têtes, faisant de ce pays le plus gros importateur du pourtour méditerranéen.

Les échanges français de bovins vifs avec l'Algérie ont nettement reculé entre 2023 et 2022.

« La Turquie ne choisit pas ses marchés uniquement selon les prix, poursuit-il. Elle passe commande en viande et bovins vifs auprès du Brésil, mais également de la Pologne et d’autres pays de l’Union européenne, dont la France qui a un rôle clé. L’Égypte, en revanche, cherche les prix les plus bas. »

La terre des pharaons a fait face en 2023 à une réduction des importations depuis la Colombie, après une année record en 2022. Ses achats de bovins vivants hors de ses frontières ont chuté de moitié (–52 %), pour s’établir à 266 000 têtes.

Des échanges avec l’Algérie pénalisés par la MHE

Bien que la France soit très présente sur le marché méditerranéen du broutard, la Turquie et l’Égypte ne sont pas ses destinations historiques. « Cette année, la demande algérienne est absente, alors qu’elle était historiquement très présente, souligne Maximin Bonnet. Seulement 11 000 broutards français ont été envoyés en Algérie en 2023. »

La crise sanitaire de la maladie hémorragique épizootique (MHE) a poussé le pays à fermer ses frontières, seulement trois semaines après leur réouverture, en septembre 2023. Au total, l’Algérie n’a importé que 24 000 têtes en 2023, soit 66 % de moins que l’année précédente, reculant nettement dans le classement des pays importateurs de vif. Pas très loin derrière, la Tunisie a acheté 6 000 animaux vifs hors de ses frontières, dont la plupart en provenance de la France.

(1) Lors de la journée des marchés mondiaux organisée le 11 juin 2024 à Paris par l’Idele.

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